Comprendre et agir pour devenir +Fort

+Fort et +Fort Ensemble : soutenir les intervenant.e.s scolaires pour détecter plus rapidement et mieux intervenir en contexte d’intimidation

Résumé : L’intimidation touche un jeune sur cinq et est liée à des problèmes émotifs, du comportement et de l’apprentissage. De surcroît, une enquête réalisée en 2022 montre que les jeunes qui rencontrent des difficultés qui contraignent leurs activités quotidiennes sont deux fois plus touchés que les autres. Il est donc essentiel d’intervenir rapidement et efficacement auprès de ceux-ci. Depuis l’adoption du projet de loi 56 en 2012, les écoles ont établi un plan de lutte contre l’intimidation et la violence dans leur établissement. Or, l’enquête nationale sur la sécurité et la violence dans les écoles québécoises (2018) a rapporté qu’une majorité d’enseignants n’a reçu aucune formation et que très peu de ressources sont mises à leur disposition pour faciliter et soutenir leur travail. Nous présenterons trois innovations sociales facilitant le dévoilement, la détection et l’intervention en situation d’intimidation. D’abord, l’application mobile +Fort vise à soutenir les élèves ciblés par des gestes d’intimidation. Ensuite, nous décrirons le processus de co-construction ayant mené au développement d’une formation en ligne nommée +Fort Ensemble qui sera disponible gratuitement, à l’automne 2024, dans toute la province. La formation est accompagnée d’outils pratiques, incluant des infographies à partager aux parents ou entre collègues, d’affiches, de feuilles de suivis et des guides pour intervenir auprès des élèves ciblés, auteurs ou témoins des comportements intimidants. Finalement, nous présenterons le développement de la version spécialisée de +Fort Ensemble ayant pour objectif d’aller plus loin et de soutenir les intervenant.e.s spécialisé.e.s et les équipes de direction lorsque des situations d’intimidation ou de violence persistent malgré les interventions initiales ou impliquent plusieurs acteurs de l’école ou à l’extérieur de celle-ci. Nous conclurons une brève discussion des opportunités et des défis rencontrés lors de la diffusion et la mise en œuvre de ces innovations.

Présentatrices : Isabelle Ouellet-Morin et Marie-Claude Rodrigue

Isabelle Ouellet-Morin est professeure à l’École de criminologie de l’Université de Montréal, détentrice de la Chaire de recherche du Canada sur les origines développementales de la vulnérabilité et de la résilience et membre du Collège de la Société Royale du Canada. Chercheure au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal et au GRIP, elle examine les mécanismes biologiques, cognitifs, émotionnels et environnementaux sous-tendant la vulnérabilité et la résilience des jeunes confrontés à de l’adversité à souffrir de problèmes mentaux et à manifester des troubles du comportement. Elle est la co-directrice scientifique du Centre d'expertise en technologie de l'information en santé mentale, dépendance et itinérance (CETI-SMDI) et responsable de l’axe Innovation sociale de l’Observation pour l’éducation et la santé des enfants (OPES), où elle soutient le déploiement d’innovations (techno)sociales dédiées à soutenir le développement optimal des jeunes et à promouvoir leur résilience.

Marie-Claude Rodrigue a occupé plusieurs fonctions dans le domaine de l’éducation depuis 35 ans. Elle a débuté comme enseignante de français au secondaire, puis comme conseillère pédagogique de français, ensuite comme directrice adjointe au secondaire. Plus tard, elle a agi comme accompagnatrice de gestionnaires de la Stratégie d’intervention Agir autrement (en milieu défavorisé). Par la suite, elle a travaillé comme directrice au primaire.

Ultérieurement, elle a travaillé à 3 reprises au MEQ. Un premier mandat pour la direction régionale de l’Outaouais en tant que personne-ressource en accompagnement de gestionnaires des 4 centres de services en adaptation scolaire. Puis, comme agente de recherche pour le service de la recherche et de l’évaluation du MEQ. Plus tard, elle a agi comme responsable de la sanction des études et responsable des communications avec les partenaires auprès de tous les CSS et CS de la province du Québec pour la direction de l’enseignement à la maison à Montréal.

Elle a aussi assumé de nombreuses charges de cours au 2e cycle pour le diplôme d’études supérieures spécialisées en administration scolaire à l’Université du Québec en Outaouais. Lors de son passage en Suisse, elle a travaillé pour une firme d’avocats conseils en protection intellectuelle. De plus, elle a travaillé auprès d’ambassadeurs anglophones pour la Mission canadienne auprès de l’ONU à Genève à titre d’enseignante de français.

Sa flamme pour le développement et l’innovation est indéniable, mais toujours dans l’intérêt des retombées pour les enfants, les élèves et les étudiants!